RUXELLES (Reuters) - Les négociateurs serbes et kosovars se sont à nouveaux séparés mardi sans être venus à bout de leurs divergences quant au statut final de la province sécessionniste, mais se sont donnés rendez-vous la semaine prochaine pour trois jours de discussions intensives, les dernières avant la date butoir du 10 décembre.
Les deux parties ont campé sur leurs positions, indique la "troïka" formée par les Etats-Unis, la Russie et l'UE, dans un communiqué.
"Pristina a exposé son projet d'indépendance supervisée, en accord avec les recommandations du représentant spécial de l'Onu, Martti Ahtisaari. Belgrade a continué à présenter à Pristina sa vision d'un Kosovo largement autonome dans les frontières de la Serbie", précise la troïka.
La prochaine session, qui sera la première de plus d'une journée, aura lieu du 26 au 28 novembre à Baden, en Autriche.
A son arrivée à Bruxelles, Fatmir Sejdiu, président du Kosovo, avait fait savoir que la province coordonnerait sa marche vers l'indépendance avec les Etats-Unis et l'UE mais qu'il tenait à lancer le processus peu après la date butoir du 10 décembre.
Il a dit s'attendre à ce que les médiateurs internationaux présentent leur rapport sur les négociations au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, comme prévu le 10 décembre.
"Alors, quelques jours plus tard, nous procéderons aux consultations nécessaires et ensuite, l'Assemblée du Kosovo prendra sa propre décision", a-t-il dit à la presse, ajoutant vouloir que l'indépendance se fasse "en coordination avec tous les pays qui aident le Kosovo".
Il a martelé qu'il n'y avait "absolument pas d'autre alternative" à l'indépendance de la province peuplée à 90% d'albanophones.
PRÉCÉDENTS
Côté serbe, on fait valoir qu'il existe des précédents dans l'Histoire de large autonomie, citant l'exemple de la réintégration de Hong Kong au sein de la Chine. "Belgrade est arrivé à la table de négociation porteur d'une nouvelle idée et j'espère que l'autre partie fera de même", a affirmé le chef de la diplomatie serbe, Vuc Jeremic, en soulignant le côté, à ses yeux, artificiel de la date butoir du 10 décembre.
Plusieurs ministres ont cependant appelé les Kosovars albanais à ne pas déclarer unilatéralement l'indépendance de la province et à se coordonner avec la communauté internationale, montrant ainsi que les capitales européennes se préparent désormais à l'inéluctable indépendance du Kosovo.
Le leader indépendantistes Hashim Thaci, qui devrait devenir le nouveau Premier ministre kosovar à la faveur de sa victoire aux élections parlementaires de samedi, a déclaré mardi que les dirigeants de la province "ne feraient rien sans une coordination avec nos partenaires à Washington et à Bruxelles".
"Nous respecterons le calendrier de la communauté internationale et après le 10 décembre, en coopération avec Washington et Bruxelles, nous déciderons de notre indépendance", a-t-il dit aux journalistes à Bruxelles.
Les Etats-Unis sont prêts à reconnaître l'indépendance du Kosovo contre la volonté de la Serbie et de la Russie et le ministre britannique des Affaires européennes, Jim Murphy, a déclaré que plus de 20 pays membres de l'UE étaient prêts à leur emboîter le pas.
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Mer 21 Nov - 13:16