Belgrade évoque l'hypothèse d'une partition du Kosovo

Le président serbe, Boris Tadic, avait évoqué, d'une façon elliptique, l'hypothèse de la partition du Kosovo lors de son discours à l'Assemblée générale des Nations unies. Dans un entretien accordé, mardi 30 septembre à New York, à des médias serbes, M. Tadic a précisé sa pensée tout en poursuivant, sur le terrain diplomatique, son offensive contre l'indépendance de l'ancienne province de Serbie.

"Toutes les options sont légitimes et préférables à une situation où une partie perd tout et l'autre gagne tout", a confié le président serbe. Dans son esprit, le perdant est la Serbie privée, illégalement selon elle, de 15 % de son territoire depuis l'indépendance proclamée unilatéralement par les Albanais du Kosovo, le 17 février, et reconnue par 46 pays, dont les Etats-Unis et la plupart des membres de l'Union européenne.

Belgrade continue de défendre une "autonomie la plus large possible du Kosovo au sein de la Serbie". Officiellement, les Serbes ne désespèrent pas de ramener les différentes parties autour de la table de négociations. "Mais, en cas d'échec de toutes les nombreuses possibilités, je suis disposé à étudier cette option (la partition)." Cela consisterait à rattacher à la Serbie le nord du Kosovo, où résident les deux tiers des quelque 110 000 à 120 000 Serbes kosovars.

Mercredi à Berlin, la chancelière allemande, Angela Merkel, s'est fait le porte-parole de la plupart des Etats européens et des Etats-Unis en repoussant cette idée à laquelle "(elle) ne croit pas du tout". Elle a en revanche demandé à la Serbie de laisser la mission européenne de justice et police, Eulex, qui doit prendre le relais de la mission des Nations unies pour le Kosovo, se déployer sur l'intégralité du territoire, y compris dans le Nord.

Dans le même temps, la Serbie poursuit son combat sur le terrain diplomatique. Avec plus de succès, semble-t-il, grâce à un intense lobbying mené depuis plusieurs mois auprès des pays non alignés comme auprès de la Ligue arabe ou de l'Union africaine. Le 8 octobre, l'Assemblée générale de l'ONU doit en effet voter sur la proposition de Belgrade de demander à la Cour internationale de justice (CIJ) de se prononcer sur la légalité de la déclaration d'indépendance du Kosovo. Ce vote, à la majorité simple des 192 membres de l'ONU, "devrait passer sans problème", pronostique un diplomate européen à New York. "Ce serait une victoire pour Belgrade, mais une victoire symbolique, car l'avis de la CIJ n'est que consultatif", ajoute-t-il.

Tout comme l'hypothèse de la partition, le recours de la CIJ permet au président, pro-européen, de la Serbie de montrer à son opinion publique qu'il ne laisse pas tomber le Kosovo. "Cela sert des objectifs intérieurs", estime un diplomate.

Philippe Bolopion (New York, Nations unies) et Christophe Châtelot

Source http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/10/02/belgrade-evoque-l-hypothese-d-une-partition-du-kosovo_1102253_3214.html#ens_id=1102349


Je dirai tout simplement : ON VOIT LA PAILLE DANS L'OEIL DE SON VOISIN MAIS PAS LA POUTRE DANS LE SIEN

A méditer...

c'est à cause du compas...