AFP
22/10/2009
L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a informé par écrit les juges du Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie qu'il allait boycotter l'ouverture de son procès lundi. L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, qui se défend seul, avait demandé en vain aux juges un report de l'ouverture du procès, affirmant n'avoir pas eu suffisamment de temps pour étudier le dossier de l'accusation qui compte un million de pages.
Radovan Karadzic, 64 ans, qui plaide non coupable, devait commencer à comparaître lundi devant le TPI pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis durant la guerre de Bosnie (1992-1995).
"Nous avons maintenant le pire scénario possible qui aurait dû être évité à tout prix : le début d'un procès pour lequel nous ne sommes pas prêts", a assuré l'accusé, qui est assisté en coulisses par une vingtaine de juristes et avocats. Il dénonce "des circonstances inégales, disproportionnées et injustes dans lesquelles la défense est privée des conditions minimales absolues pour les préparatifs qui feraient de la défense un opposant sérieux et respectable".
"Aucun avocat au monde n'aurait pu se préparer pendant cette période de temps. Ce procès, qui est le plus gigantesque, aurait dû recevoir au moins le temps de préparation moyen (alloué par le TPI), qui est de presque deux ans", assure M. Karadzic.
«Si ce n'est pas lundi, ce sera plus tard»
Le bureau du procureur du TPI a indiqué de son côté être "prêt à commencer le procès". "C'est aux juges de prendre une décision", a déclaré Olga Kavran, la porte-parole du procureur du TPI Serge Brammertz. "Le plus important c'est que le procès se tienne, si ce n'est pas lundi, ce sera plus tard".
Radovan Karadzic est accusé notamment d'être responsable du siège de Sarajevo, au cours duquel 10.000 personnes ont été tuées, et du massacre de Srebrenica (est de la Bosnie) en juillet 1995, au cours duquel 8.000 garçons et hommes musulmans ont été exécutés. Il a été arrêté en juillet 2008 à Belgrade après 13 ans de cavale.
Par ailleurs, l'ex-présidente des Serbes de Bosnie Biljana Plavsic, détenue en Suède pour crimes de guerre, va être libérée le 27 octobre. Le Tribunal pénal International (TPI) avait déjà donné son feu vert il y a un mois pour une libération anticipée de Biljana Plavsic condamnée en février 2003 à 11 ans de prison. En vertu de la loi suédoise, un détenu peut être libéré pour bonne conduite aux deux tiers de sa peine.
A noter que Karadzic se défendra seul comme Milosevic avait essayé de le faire il y a quelques années.