UE, 16 janvier 2007
Dans l'attente des élections législatives en Serbie, dimanche 21 janvier, la délicate question du statut du Kosovo suscite une intense activité diplomatique européenne.
Tandis que Martti Ahtisaari, l'émissaire de l'ONU chargé de régler le statut de la province de Serbie placée sous protectorat international depuis 1999, doit faire, le 26 janvier, des propositions sur le degré d'indépendance à lui accorder, l'Union européenne (UE) cherche à déjouer toute crise avec la Serbie et son allié russe. Moscou menace de mettre son veto à tout projet accordant l'indépendance aux Kosovars albanais.
Lundi 15 janvier, Javier Solana, le haut représentant européen pour la politique extérieure de l'UE, a demandé à Fatmir Sejdiu, le président kosovar, en visite à Bruxelles, "de maintenir le calme et de prendre ses responsabilités" afin d'éviter une crise ouverte.
L'enjeu est d'importance pour la diplomatie européenne. Et, en cas de compromis, les Vingt-Sept déploieront au Kosovo 1 000 personnes pour une mission d'assistance policière et judiciaire, dotée d'un budget annuel de 80 à 100 millions d'euros.
Afin de faire pression sur Belgrade, Olli Rehn, le commissaire européen en charge de l'élargissement, suggère de conditionner la relance des négociations en vue d'un accord de stabilisation et d'association entre l'UE et la Serbie au sort du Kosovo. Les pourparlers sont actuellement suspendus faute de coopération suffisante entre Belgrade et le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
La tension est si forte que la présidence allemande de l'UE a fait du dossier l'une de ses priorités. Outre les recommandations de M. Ahtisaari, Berlin attend le résultat des élections législatives en Serbie, espérant que les démocrates proeuropéens en sortent confortés face aux nationalistes radicaux.
Le jour du scrutin serbe, la chancelière allemande, Angela Merkel, a prévu d'aborder la question kosovare avec le président russe, Vladimir Poutine, à Moscou.
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