Le plan de l'Onu sur le Kosovo divise Russie et Occident
Vienne, Autriche, le 26 janvier 2007
La Russie a fait part de son scepticisme vendredi quant au projet de statut pour le Kosovo présenté aux médiateurs internationaux par l'émissaire de l'Onu Martti Ahtisaari, accordant une indépendance de fait à la province serbe, a rapporté un diplomate.
A l'issue d'une réunion d'une heure et demie à Vienne des six membres du Groupe de contact pour le Kosovo, ce diplomate a déclaré à Reuters que la Russie souhaitait retarder la présentation du projet dans l'attente de la formation d'un nouveau gouvernement en Serbie, après les élections législatives du 21 janvier.
Les cinq puissances occidentales représentées au sein de ce Groupe de contact - Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, France et Italie - se sont en revanche toutes prononcées en faveur du plan d'Ahtisaari et ne voient pas la nécessité d'un nouveau report, a poursuivi ce diplomate.
"Ce fut une réunion très délicate. Les Russes sont extrêmement sceptiques quant à ce projet", a dit ce diplomate sous le sceau de l'anonymat. "Je n'ai jamais vu les Cinq (Occidentaux) aussi unis", a-t-il ajouté.
L'annonce du plan Ahtisaari, qui nécessite l'accord des six membres du groupe, a déjà été repoussée en novembre dans l'attente des élections serbes.
Le porte-parole de l'ancien président finlandais, Rémi Dourlot, a déclaré à l'issue de cette réunion que l'émissaire de l'Onu se rendrait désormais comme prévu le 2 février à Belgrade et à Pristina pour présenter son projet aux responsables serbes et kosovars.
A Pristina, le Premier ministre du Kosovo, Agim Ceku, a répété vendredi son opposition à tout nouveau report de l'annonce du projet.