srpski Membre actif
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| Sujet: Statut du Kosovo : la grande peur des Serbes de Mitrovica Ven 2 Fév - 0:46 | |
| source : http://balkans.courriers.info/article7641.html - Citation :
- Statut du Kosovo : la grande peur des Serbes de Mitrovica
Les Serbes de Mitrovica retiennent leur souffle pendant que les rumeurs inquiétantes vont bon train. Les dirigeants serbes du Kosovo s’attendent à des troubles graves dans les régions serbes du nord du Kosovo si celui-ci obtient une quelconque forme d’indépendance.
Par Igor Milic
Ces avertissements sont survenus peu avant l’arrivée de l’envoyé spécial de l’ONU, le diplomate finlandais Martti Ahtisaari, qui doit visiter Belgrade et Pristina le 2 février pour y présenter ses propositions sur le statut final du territoire.
Selon des rapports officieux, son document ne mentionne pas le mot « indépendance » ni ne fait référence à la souveraineté de la Serbie. Mais beaucoup de Serbes craignent que ces propositions mènent à une forme d’indépendance pour la province, en dépit d’une terminologie déguisée.
Ils affirment que si les propositions d’Ahtisari pavent la voie à l’indépendance - que ce soit par une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU ou par une déclaration unilatérale de souveraineté de Pristina -, le nord du Kosovo va devenir un foyer d’agitation.
Les négociations sur le statut du Kosovo ont débuté à Vienne en janvier dernier. Les pourparlers ont surtout porté sur la création de nouvelles municipalités à majorité serbe, sur la décentralisation, sur la sauvegarde du patrimoine culturel et spirituel serbe, ainsi que sur la division de la municipalité de Mitrovica/e en deux secteurs, l’un albanophone et l’autre serbe.
Les Albanophones du Kosovo et les Serbes attendent beaucoup des propositions d’Ahtisaari qui vont être présentées le 2 février. Des sources soutiennent que bien que le plan ne mentionne pas le mot « indépendance » - ce qui va fâcher les Albanophones -, Belgrade va tout de même perdre sa souveraineté sur la province - ce qui va fâcher les Serbes. Le Kosovo va avoir sa propre constitution et ses propres symboles, c’est-à-dire un drapeau et un hymne national.
La question de la division de Mitrovica sera résolue par la création de deux municipalités séparées, comme l’exigeaient les Serbes du Kosovo. La coopération entre la partie nord et la partie sud de Mitrovica sera assurée par l’entremise d’un conseil commun.
L’envoyé de l’ONU va accorder également des compétences spéciales à d’autres municipalités majoritairement serbes en matière de culture et de religion. En outre, l’albanais et le serbe auront le statut de langues officielles partout au Kosovo.
Cependant, malgré l’absence du mot « indépendance », les dirigeants serbes vont probablement réagir fortement à tout ce qui pourra octroyer un statut permanent à la séparation de facto du Kosovo de Belgrade.
Oliver Ivanovic, chef de la Liste serbe pour le Kosovo et la Metohija, a déclaré que le nord peuplé majoritairement de Serbes pourrait même décider de faire sécession et de rejoindre la Serbie.
« Il est possible que le nord du Kosovo fasse sécession suite à une décision défavorable [sur le statut final] », affirme-t-il, ajoutant qu’il s’y opposerait.
Nebojsa Jovic, député président du Conseil national serbe du Nord du Kosovo, a également soutenu que la sécession constituerait une option. « Couper les ponts entre le nord du Kosovo et le reste du Kosovo demeure possible », a assuré Jovic au Balkan Insight.
« Il y aura des manifestations massives ici si le Kosovo est déclaré indépendant », a confié une source de Mitrovica nord. « Personne ne veut de Pristina comme capitale. Des milliers de personnes vont descendre dans la rue et installer des barricades pour bloquer la circulation à tout véhicule appartenant à la police internationale ou locale, ou encore à l’administration civile. »
Bane Krstic, un journaliste du nord de Mitrovica, est d’accord : « Les Serbes n’accepteront jamais un Kosovo indépendant, que cette autonomie ait été obtenue par une résolution de l’ONU ou par une entente bilatérale », a-t-il expliqué.
Bane Krstic a poursuivi en remarquant que le gouvernement serbe de Vojislav Kostunica a continuellement assuré les habitants de l’endroit que l’indépendance du Kosovo était hors de question. « Les gens ici lisent la presse de Belgrade et le message est que le Kosovo va rester une partie de la Serbie », a ajouté Krstic, insistant sur le fait que la frustration serait énorme si la réalité démentait ces promesses.
En plus du danger d’une confrontation militaire avec les Albanophones du Kosovo, les politiciens serbes locaux admettent qu’une sécession ne serait pas une mince affaire. Cela pourrait certes être tentant pour la partie nord du Kosovo où vivent environ 40 000 Serbes, mais cela comporterait aussi beaucoup de risques pour l’avenir des 80 000 autres Serbes qui habitent des enclaves au sud de la rivière Ibar.
Oliver Ivanovic pense que la sécession du nord scellerait le destin des Serbes au sud de la rivière, car ceux-ci seraient déportés ou devraient accepter de vivre dans des conditions très difficiles. « Le nord du Kosovo n’est pas si important lorsque l’on considère que plus des deux tiers de la population serbe du Kosovo réside dans le sud », constate Ivanovic, qui note ensuite que la plus grande partie des actifs économiques et des biens culturels serbes y sont aussi.
De plus, renchérit Oliver Ivanovic, la concentration d’extrémistes albanophones et serbes le long de la rivière Ibar, qui sert de frontière, signifierait qu’un conflit armé ne pourrait être contenu.
Goran Bogdanovic, chef du Parti démocratique au Kosovo et membre de l’équipe de négociation serbe dans la région, croit aussi qu’une division territoriale du Kosovo pourrait nuire aux intérêts serbes. « La division du Kosovo est totalement inacceptable pour nous », a déclaré Bogdanovic, ajoutant que de toute manière une telle chose serait impraticable sans l’accord de la communauté internationale.
« Les Serbes qui vivent dans le sud du Kosovo y perdraient tout, alors que ceux du nord n’y gagneraient pas grand-chose. Mais bon, ici c’est le Kosovo et tout est possible »...
Pendant que les ultra-nationalistes comme Ljubomir Kragovic, président du Parti radical serbe (SRS) au Kosovo, crie sur tous les toits que les Serbes devraient jurer de reprendre le Kosovo en entier si la communauté internationale permet une forme d’État kosovar, des analystes serbes locaux constatent que les propositions d’Ahtisaari ne vont probablement que confirmer la réalité actuelle.
« La situation sur le terrain est que la Serbie n’a exercé aucune souveraineté sur le Kosovo depuis 7 ans maintenant », affirme Krstic, ajoutant que plusieurs mesures ont été prises pendant ce temps pour éroder encore l’autorité serbe sur l’entité.
Alors que le débat fait rage, les habitants de Mitrovica nord vivent au jour le jour et essaient de ne pas se laisser submerger par leurs inquiétudes quant à leur avenir.
« J’ai peur des Albanais, je ne me sentirais pas à l’aise de vivre dans un Kosovo albanophone », nous a confié Zivana Kompirovic, une habitante de Mitrovica nord. Elle n’accepterait pas un Kosovo indépendant, mais ne quitterait pas non plus. « Je ne suis pas partie quand c’était bien pire, alors je ne vais certainement pas partir maintenant, à moins d’être chassée au bout d’un fusil », a-t-elle lancé.
Mais d’autres ont assuré leurs arrières en achetant des maisons ou des appartements en Serbie même. Zoran Mihajovic, aussi de Mitrovica nord, soutient que la question du Kosovo était réglée d’avance et qu’il n’y aura pas de place pour les Serbes ici.
« C’est comme marcher sur du verre brisé, c’est comme ça que je me sentirais dans un Kosovo indépendant », lance-t-il. Il a acheté un appartement à Belgrade il y a quelque temps. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne quitte le Kosovo pour de bon, conclut-il. faut lutter !!!!!! c'est a nous de décider car c'est notre pays !!!!et le kosovo est SERBE et DOIT LE RESTER !!!!!!!! | |
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