VremeScoop historique à Valjevo : Napoléon était serbe !Par Dragan Todorović
Traduit par Jasna Andjelić
Publié dans la presse : 7 décembre 2007
Les Serbes sont un peuple autochtone dans les Balkans, descendant des Illyriens. Ils sont à l’origine du christianisme et de la plupart des villes d’Europe. Le grec, le basque, le gallois et le roumain dérivent de la langue serbe. Florilèges des énormités proférées par les tenants de la « nouvelle école historique serbe ». À quand un débat contradictoire avec les partisans de l’origine « pélasgique » des Albanais ? Avec les obsédés des mythes nationaux croates, roumains ou bulgares ? Notre scoop de fin d’année !Une affiche plutôt modeste annonçait la promotion du livre Albanais : les faux Illyriens, récemment publié par l’Académie serbe des Sciences et des Arts (SANU). La promotion était organisée par l’association « Serbona », dans le cadre des recherches sur l’histoire ancienne des Serbes, des études de « serbistique » et des préoccupations de l’école historique serbe. Le texte de l’affiche énumérait les invités avec, en tête, l’académicien Mihailo Marković, docteur en philosophie [1]. En bas de l’affiche, un message, ou plutôt le credo de l’association : « sentez-vous heureux, contents et victorieux en apprenant l’histoire nationale serbe ».
Cette rencontre historique entre la science et le public a eu lieu dans la salle d’honneur de la mairie de Valjevo, dûment équipée d’une table bleue ornée de fleurs jaunes. Le public était varié : policiers actifs et en retraite, militants radicaux, un psychiatre, un historien en retraite, plusieurs socialistes, une soi-disante écrivaine et différents acteurs à la recherche d’une vérité exclusivement serbe.
Le grand moment est arrivé, celui de l’entrée en scène de Radojica Radošević, juriste retraité, ancien fonctionnaire de la police, désormais décidé à s’occuper de la question nationale serbe. Il pénètre dans la salle avec sa barbe stylisée, une pantoufle au pied droit, à cause d’une problème de jambe, mais assortie avec le reste de la tenue, une veste, une cravate de couleur et un dossier sous le bras. Il prend sa place, accompagné d’une dame blonde avec des nattes et de trois hommes.
Les origines serbes du christianisme et de la civilisation urbaineRadojica Radošević salue tout le monde et présente les excuses de Jovan Deretić empêché de venir, de Mihailo Marković tombé malade et devenu veuf. Il présente Vera Pešić, assise à ses côtés, fille du chercheur Radivoje Pešić et éditeur du livre, Dragomir Antić, docteur en physique et employé à l’Institut Vinča, grand chercheur qui a réussi à démentir les migrations des Serbes par une méthode mathématique, Radomir Đorđević, vice-doyen de l’Université de Kosovska Mitrovica, président de la société « Serbona », et Slobodan Jarčević, ancien ministre de la « République serbe de Krajina [2] », qui parleront du livre intitulé Albanais, les faux Illyriens.
Radojica Radošević introduit le propos, en expliquant que les Serbes existaient avant Jésus Christ, que toute ville européenne a des origines serbes, et que le président de la société « Serbona » de Munich est présent dans la salle. Il explique que le livre en question était le fruit de consultations à l’intérieur de l’Académie serbe des sciences et des arts, et qu’il s’était personnellement rendu à l’Académie, en autocar depuis Valjevo, pour apporter son soutien à la nouvelle école historique. Un des spectateurs l’a interrompu en demandant si monsieur Deretić allait venir, et Radojica Radošević a dû à nouveau présenter ses excuses, et expliqué qu’il y avait un empêchement.
Il a poursuivi en présentant la lutte pour la promotion de la nouvelle école historique serbe, et plus largement, la « serbistique », vaste science qui inclut l’archéologie, l’histoire, la langue et la littérature serbe avant Jésus Christ, la géographie serbe (puisque chaque ville en Europe a des origines serbes et que tous les pays ont des toponymes serbes, que ce soit en Afrique du Nord, en Asie ou en Sibérie). Il ne faut pas oublier l’art et la religion serbe, parce que les bases du christianisme ont été posées par le peuple serbe, que les régions habités par les Serbes sont de véritables foyers du christianisme et que les catholiques n’ont rien à voir avec la foi chrétienne.
La représentante de l’éditeur a montré le livre, elle a salué tout le monde au nom de la seule maison d’édition qui ose publier une histoire oubliée. L’éditrice souligne que le livre est un résultat du colloque multidisciplinaire organisé à l’Académie serbe des sciences et des arts, qui a réuni des explications expertes sur l’origine des Albanais. Cela serait nécessaire, non pas à cause des problèmes actuels, mais parce que notre histoire est dominée par les falsifications représentées comme des vérités, dont celle de l’origine illyrienne des Albanais. La vie dans le mensonge produit de nouvelles mensonges, et il est nécessaire d’éduquer les jeunes générations, assure l’éditrice, qui cite le manuel d’histoire de sixième classe, qui indique que les Serbes sont venus dans les Balkans à la suite de grandes migrations. « Cette falsification a motivé le livre en question, il faut empêcher que nous enfants vivent avec un complexe de nouveaux venus », conclut Vera Pešić.
Comment les Albanais sont venus du CaucaseUn des auteurs du livre, Dragomir Antić, a présenté la conclusion unanime que les Albanais n’étaient pas des Illyriens, qu’ils étaient venu du Caucase et qu’ils sont apparus pour la première fois dans les Balkans au XIe siècle. De leur côté, les Serbes ne sont venus de nulle part, ils sont autochtones, et le qualificatif d’Illyriens se rapportait aux Serbes jusqu’au XIXe siècle. L’article de ce physicien lancé dans les recherches historiques présente les résultats d’une analyse des possibilités physiques de développement des processus historiques. Il prouve que les grandes migrations des peuples slaves du Ve et du VIIe siècles n’ont pas eu lieu, parce qu’elles étaient physiquement impossibles.
L’éditeur a mentionné le livre de Dragomir Antic intitulé La Genèse physique et technologique des Serbes, avant de passer la parole à Radomir Djordjevic. Celui-ci a souligné que la société serbe était privée de son histoire complète, que cette dernière était toujours cachée, mais que les Serbes ne renonceront à aucun pan de leur histoire tout comme ils ne renonceront à aucune partie de leur territoire. D’après Radomir Djordjevic, les éléments longtemps cachés sont maintenant connus : les Albanais expriment leur désir de séparation. Il a précisé que le 21 juillet 2007 marquait la date de la mort de l’historiographie officielle et de l’apparition de la nouvelle école historique, serbe et autochtone. Les chercheurs ont des défauts, a-t-il reconnu, ils mènent encore des recherches, mais la mosaïque finira par se compléter.
Le grec, le roumain, le basque et le gallois dérivent du serbeRadojica Radošević a repris la parole pour expliquer que les Serbes doivent déclarer qu’ils sont Illyriens, et que les Albanais sont venus pieds nus du Caucase... L’ancien ministre Slobodan Jarčević a expliqué, de son côté, qu’il n’y avait pas eu de migration des tribus slaves vers le Sud et vers l’Est. Il a proposé la distribution d’une carte géographique aux participants pour montrer que l’Allemagne du Nord et de l’Est était déjà habitée par des tribus slaves au IIIe siècle avant Jésus Christ. D’après lui, deux duchés slaves qui existaient sur ce territoire ont vaincu Charlemagne et l’on a compté 50 000 victimes germaniques et français. Le poème La Bataille de Kosovo n’est qu’une transcription de cette grande bataille du VIIIe siècle. Le diplomate Jarčević affirme que la Sorbonne avait confirmé que les mots basiques du grec étaient d’origine serbe.
Il a fini par dévoiler un grand secret : Savo Tekelija a écrit que tous les Roumains étaient serbes et qu’à son époque, ils parlaient serbe avec beaucoup de mots latins. Les Slaves ont envahi le Péloponnèse en 587, et qu’ils y sont restées 218 ans. Les Anglais auraient une carte géographique de 814 prouvant que les Serbes étaient présents jusqu’à Trieste, une analyse de la langue basque aurait démontré que 40% de mots étaient des mots issus de la langue serbe, le gallois aurait également des éléments serbes. 35 % de mots serbes viennent directement du sanscrit, tandis que l’anglais n’est apparu qu’au XVIe siècle, et le français au XIe. La langue de l’Europe avant la création de ces deux idiomes apparaît donc bien clairement.
Slobodan Jarčević a également insisté sur l’origine des Etrusques. Il a découvert que la mère de Napoléon Bonaparte avait été arrêtée comme chef d’une insurrection de la Corse et qu’elle avait alors déclaré : « Nous ne sommes pas Italiens, même si nous sommes venus d’Italie. Nous ne sommes pas Français, nous sommes Etrusques ». Puisqu’un chercheur qui habite aux USA, le professeur Vukčević, a parfaitement démontré l’origine serbe des Etrusques, il en découle que Napoléon Bonaparte était Serbe.